Accueil > Numérique responsable dans les établissements sanitaires et médico-sociaux

Les établissements de santé et médico-sociaux sont engagés dans la transition écologique mais les enjeux sociaux et environnementaux du numérique restent peu pris en compte par rapport aux enjeux et aux moyens à disposition. Conscients qu’il s’agit d’un sujet important, convaincus qu’il deviendra stratégique dans les prochaines années, les dirigeants d’établissements attendent des financements dédiés et de l’expertise en renfort pout agir.

Des actions sont déjà accessibles en orientant ses décisions sur le numérique vers des achats, des développements et des usages plus responsables. Des démonstrations d’outils en ligne, gratuits, et des retours d’expérience d’établissements illustrent plusieurs stratégies et actions possibles, avec des retours sur investissement intéressants.

Faire autrement dès maintenant pour un numérique plus responsable

Les preuves des bénéfices du numérique pour la santé abondent. Les indications sur l’impact social et environnemental des services et du matériel sont beaucoup plus rares. Mais globalement, cet impact s’aggrave.

En France, l’empreinte carbone du numérique a doublé en deux ans, passant de 17 à 29,5 MtCO2e par an. Selon les derniers chiffres de l’ADEME (datés de 2022),  elle représente l’équivalent de 4,4 % de l’empreinte carbone nationale. C’est un peu moins que les émissions totales du secteur des poids lourds. En moyenne, 11% de la consommation électrique est liée aux services numériques en France.

Lors d’une conférence et d’un parcours au salon professionnel SANTEXPO, les pouvoirs publics et les fédérations d’établissements ont échangé sur le thème « comment réduire l’impact environnemental tout en développant le bénéfice santé et social dans les établissements ? ».

“L’informatique interne d’un système d’information hospitalier représente plus de 5 % du bilan carbone d’un CHU moyen – La Feuille de route Planification écologique du système de santé”

L’évaluation de la maturité des établissements sur le numérique responsable

Les trois quarts des professionnels des établissements sondés indiquent percevoir l’importance du numérique responsable sans avoir de connaissances spécifiques sur les enjeux à l’échelle de leur établissement. Un sondage non représentatif a été réalisé en avril et mai 2025 auprès de professionnels – directions générales, DSI et référents numériques, responsables RSE et autres – d’établissements adhérents FHP – FEHAP- FHF, avec 131 réponses d’établissements.

Neuf établissements sur dix ont au moins débuté une démarche vers le numérique responsable : un tiers en est au stade de l’identification du sujet, un autre tiers à l’étape de la planification d’actions ou au soutien d’initiatives. Un quart mène des actions liées au numérique responsable sans stratégie dédiée.

En moyenne, les répondants estiment probable que le numérique responsable deviendra un élément important de leur stratégie RSE et/ou Systèmes d’Information dans les 5 prochaines années (3,5/5), notamment les directions achats et RSE.

Retours d’expériences d’établissements sur le numérique responsable

Jean-Christophe Bernadac, Directeur des Services Numériques au Hospices Civils de Lyon (HCL) a présenté l’approche RSE multiple qui inclut un volet sur le sobriété numérique. La stratégie est structurée en 3 grands axes :

  • Bonnes pratiques du numérique et sensibilisation des collaborateurs HCL
  • Gestion des matériels et achats informatiques écoresponsables
  • Mesure de l’impact environnemental du numérique aux HCL

L’inventaire de l’empreinte carbone est détaillé en 4 catégories : fabrication, distribution, utilisation et fin de vie.

Les Hospices Civils de Lyon ont utilisé l’outil EvalcarboneSIH pour mesurer leur impact.

Lire également le retour d’expérience de l’Association Avenir Apei ou la démarche du groupe ELSAN et ses résultats sur le site de l’ANAP.

Les retours d’expériences sur les stands de l’ANAP et de la FHP. En complément, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie a partagé le bilan de sa démarche à l’échelle de l’ensemble de l’organisation.

La sobriété numérique est-elle possible ?

Le groupe Vivalto Santé a également partagé son expérience sur le numérique durable. Olivier Boixière, Directeur Système d’Information a détaillé la première conclusion de leur état des lieux : 50% de leur empreinte carbone numérique est liée aux achats. Première action : un quotité de matériel reconditionné a été intégrée à la stratégie d’achats en numérique. Le constat était similaire aux HCL comme ailleurs, c’est la fabrication qui pèse largement le plus lourd d’où l’importance de réduire la consommation de matériel et d’en prolonger l’usage en interne ou en seconde vie.

Voir le témoignage en vidéo capté sur le stand de la FHP à Santexpo

De nombreuses ressources sont disponibles sur le numérique responsable

Autre axe majeur : la sensibilisation des personnels. Des exemples de jeux pédagogiques pour informer sur l’impact du numérique et transformer les usages des personnels ont été montrés par le Collectif des GRADeS. Ces jeux ainsi que de nombreuses autres ressources (documentation, outils en ligne, exemples de prestations sur le numérique responsable) sont recensés dans l’espace utilisateur numérique responsable.

Démonstration de l’outil EvalCarbone SIH sur le stand du Ministère de la Santé puis point sur les achats -Quels critères insérer dans ses appels d’offres ? Présentation conjointe de Weliom et du RESAH puis étape pédagogique sur le stand du Collectif des GRADeS.

Une mobilisation large des pouvoirs publics et des fédérations d’établissements

Le GRADeS e-santé Occitanie a organisé la conférence et le parcours avec l’Agence Nationale de la Performance Sanitaire et médico-sociale (ANAP), l’Agence du Numérique en Santé (ANS), l’Assurance Maladie (CNAM), la Délégation au numérique en santé (DNS), la Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne du secteur privé solidaire (FEHAP), la Fédération hospitalière de France (FHF), la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), le cabinet de conseil Weliom et le pôle de compétitivité Pôle ENTER (Excellence Numérique au service des Transitions Environnementales et Responsables), avec la participation de l’Agence de la transition écologique ADEME.